C’est fou comme un ballon, un truc tout
rond sans importance, peut aliéner les cerveaux et les rendre dépendants,
battant ainsi les pires des stupéfiants. Hier soir, à Lyon, et en direct à la
télé, c’est l’hystérie qui l’a emporté. Ce n’a été que du chahut, de la vulgarité, de la mauvaise foi,
de la haine, de la hargne, des rires d’aliénés, des larmes de crocodiles, tout
ce qui fait le terreau des guerres et des révolutions sanglantes. Cette
concentration des foules, cette exacerbation, cette excitation, ce défoulement
extrême, pour vingt quatre paumés milliardaires qui tapent dans un ballon et
qui exhibent leurs sentiments animaliers – et non censurés – quand ils en
envoient un dans une cage, relève de la psychiatrie extrême où le remède n’a
pas encore été inventé. Tombé par hasard sur ce spectacle indécent, j’ai
d’abord sauté de joie. J’ai cru que le peuple était à la fête parce que que la
France avait enfin inventé la démocratie et que tous ces pauvres gens en
étaient devenus fous, en ne pouvant croire l’impensable. Non, ce n’était qu’une
meute en rage pour un tout petit ballon qui n’a pas suivi la direction que tous
les commentateurs français et marseillais voulaient lui imposer. Qui a dit que
la terre était peuplée par l’homme, cette chose inerte dont la pensée est
tombée en peau de chagrin au fil des années ?
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