vu à travers le tube • canne 2018 s’est désancré…


Je suis de ceux qui ne ménage pas les #MeToo, #balancetonporc & Compagnie, qui tombent trop souvent dans la délation et dans la vengeance à bas prix. Et puis quand on voit la position haineuse, hystérique et déplacée de la godillote-ministre Schiappa, on ne peut qu’être révolté par ce manque total de discernement et d’incapacité à régler ce problème majeur avec efficacité et dignité. C’est pourquoi je préfère de loin ce que j’ai entendu hier dans la bouche de l’actrice italienne Asia Argento, qui, elle, a été digne et percutante, qui a fait trembler l’auditorium du Festival de Cannes et qui s’est exprimée avec justesse, précision, dans une totale maîtrise de sa pensée. Elle n’a pas parlé en femme politique. Elle n’a pas parlé en femme militante pour le principe. Elle a parlé en femme, en femme debout et solide qui sait de quoi elle parle. J’ai cru voir dans la salle des visages pâles… crispés. « Et même ce soir, assis parmi nous, il y en a certains qui doivent être pointés du doigt à cause de leur comportement envers les femmes, leur comportement indigne à cette industrie. Vous savez qui vous êtes, mais plus important, nous savons qui vous êtes. Nous n'allons pas vous permettre de vivre dans l'impunité. » C’est cela que je retiendrai de Cannes 2018, cela qui semble avoir enfin ouvert une porte interdite. Il ne reste plus qu’à bruler le tapis rouge et éjecter Léa  Seydoux.


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