vu à travers le tube • « je suis »…


Je commence à fatiguer. Ecrire tous les matins les certitudes de ma pensée, alors que je suis le seul à les lire, est un bonheur d’exclusivité, mais aussi une grande fatigue pour mes yeux qui ne veulent plus suivre. Et je les comprends. Depuis tout petit, ils ont regardé et ils ont vu. Et ils ont vu ce que les autres ne voyaient pas. Peut-être n’en avaient-ils pas la capacité, peut-être ne voulaient-ils pas voir la vérité contraire à ce qu’édictent les pouvoirs philosophiques, religieux, politiques et familiaux. J’ai vu. J’ai trop vu. J’ai vu trop de choses insensées, trop de choses incompréhensibles, trop de choses débiles, trop de choses ignobles, trop de choses contraire à ce que devrait être l’homme. La sagesse voudrait que maintenant je les ferme – mes yeux - pour toujours. Mais je ne suis pas sage. Jamais je ne l’ai été et ce n’est pas aujourd’hui que je vais me trahir. Jusqu’à mon dernier souffle je verrai ce que je regarderai et encore plus ce que je ne regarderai pas. Et peu importe pour qui je passe. Contrairement aux conventions sociales qui tuent toutes les vies, je suis – je suis – et c’est tout. 


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