vu à travers le tube • être adulte…


Être adulte, c’est avoir la capacité de substituer patiemment l’homme-objet, que nous impose notre condition sociétale, en l’homme-sujet autonome qui a forgé sa liberté de pensée hors de toutes règles et dans sa plus totale intégrité. Être adulte, c’est remettre en cause le bien et le mal et savoir différencier ce qui donne vie de ce qui tue. Être adulte c’est comprendre que si se nourrir des beaux textes des grands écrivains, des grands philosophes, des grands historiens et de beaucoup d’autres, et indispensable pour s’alimenter et ne pas périr, suivre leur préceptes, suivre leurs affirmations, suivre leurs concepts est une grave erreur, car chaque plume, aussi savante soit-elle, n’est que la transcription de l’idée que peu se faire un homme bien particulier. Et un homme c’est peu. Être adulte, c’est emmagasiner l’ensemble des données et s’en forger des différentes - voir contraire - pour s’approprier sa propre pensée qui doit être autre et personnelle. La société se meurt. Peu importe ! Où est le problème puisque nous-même n’avons aucun autre but à atteindre. Mais l’atteindre libre semble plus confortable que de l’atteindre esclave, comme l’esclave que nous aurons été toute notre vie : esclave de notre mère puisque nous ne sommes que sa chair, esclave de la famille, esclave de l’école, esclave de l’entreprise, esclave des sectes – religions -, esclave d’une mode, esclave de l’autre, esclave de la jalousie, esclave de  la courtoisie, esclave de la politesse, esclave aujourd’hui de toutes ces intelligences artificielles qui sont la plus grande des idioties et des imbécilités de la pensée humaine. Être libre, c’est être l’esclave de personne et surtout pas de soi-même. C’est pourquoi, je n’oublierai jamais mon chemin de vie qui m’a fait rencontrer très jeune – entre 14 et 16 ans – « Les Cahiers du Cinéma » mon premier analyste, « Les Victoires de la Psychanalyse » de Pierre Daco, mon deuxième analyste, le cinéma d’Alfred Hitchcock, mon troisième analyste, « L' Anneau du Nibelungen » de Richard Wagner, mon quatrième analyste, puis, beaucoup plus tard, un long séjour dans le comma, mon cinquième analyste et la rencontre avec une femme psychanalyste devenue ma compagne, ma sixième analyste et enfin quelques mois plus tard, enfin une psychanalyste, MA psychanalyste, l’unique qui a sublimé tous les autres. Douze ans durant, elle m’a aidé à construire mon miroir puis à le pénétrer, puis à y entrer et à en sortir « comme dans un moulin ». J’ai pu par ce moyen conquérir ma liberté de pensée et réaliser que, quelque soit l’endroit où je me trouve, je ne suis entouré que d’esclaves aveugles et sourds. Souvent je me dis que que ce serait bien si on amputait l’homme de sa pensée. Il serait tel qui est et il aurait l’avantage d’être ni heureux ni malheureux… 

PS : depuis quelques mois je revisionne mon parcours de vie : David Lynch, Twin Peaks. Après les saisons 1 et 2, l'incroyable retour, 25 ans après, avec la saison 3. Libre... pas d'autre mot pour définir la vie ou la mort, l'existence ou la non-existence de Cooper...    


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