A
la demande de près d’un millier de lecteurs, je me dois de dévoiler la suite de
http://hajgallien.blogspot.fr/2018/01/vu-travers-le-tube-la-succulence-du.html
où je vous avais présenté mon homard ébouillanté et dégusté, comme cela est la
loi de la nature.
La
pensée est confuse et peu crédible si on s’arrête à la logique que notre monde
a pour base : le concret visible improbable faisant figure de morale et de
comportements robotisés jusqu’à l’aliénation mentale de tout individu, larve au
service de tous les pouvoirs, des pervers aux pernicieux. La liberté n’est plus
et pourtant la suite de la succulence du homard semblerait prouver le
contraire, contraire, sans doute, de son contraire.
C’est
vers 22 heures que j’ai quitté mon restaurant lyonnais, bienheureux de ma panse
bien remplie. Déjà dans le métro il m’a semblé que la vielle dame assise à mes
côtés tentait de converser avec une voix déjà entendue, probablement dans
l’autre monde, celui de la forêt dont je connais quelques uns des mystères
puisqu’une partie de ma vie m’a conduit à sa lisière où j’ai pu observer ce que
ma vue m’interdisait de regarder. C’est chez moi, au moment de me mettre au
lit, que le mur ouest de ma chambre a pris un aspect rosé et s’est épaissi
comme une baudruche ou un ballon quelque peu malmené avec un bruit de fond
brouillant une musique étonnante de sons détonants, couvrant une parole qui
répétait en boucle « aie ! aie ! aie ! ». Quand le
silence soudain imprima sa présence, le mur craquela sa fente d’où surgit une
pince puis deux, puis une carapace étrange qui me fixa de ses deux boutons
noirs : « Je m’appelle Rtiste Hom-Art et je t‘ai vu au restaurant. L’homme
en blanc au chapeau rigolo m’a jeté dans l’eau bouillante. J’ai dit aie, j’ai
dit aussi au secours ! A moi ! Et toi tu m’as regardé sans
compassion et tu ma déchiqueté avec tes dents sales et tu as avalé ma chair
tendre et douce comme une peau de bébé. Et, c’est pourquoi, toi, qui est moi
maintenant puisque nos chairs se sont imbriquées, je vais te faire payer ta méchanceté
envers moi et toutes mes carapaces familiales. Je te maudis et te condamne à te
métamorphoser en crabe-homard, bâtard des familles Hom-Art et à porter pour
l’éternité ma carapace, mes pinces-crabes et ma queue percutante et pénétrante
qui sera le souffre-douleur de tous corps attirés. Ainsi est mon souhait. Ainsi
est mon ordre… »
C’est alors que, atterré et étendu sur le tapis, je me vis prendre la porte et disparaître dans la nuit. Seule la pince de ma main droite était encore engourdie et s’agrippait à la descente de lit.
C’est alors que, atterré et étendu sur le tapis, je me vis prendre la porte et disparaître dans la nuit. Seule la pince de ma main droite était encore engourdie et s’agrippait à la descente de lit.
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