Les truies ont encore sévi. Non seulement elles s’attaquent aux porcs,
mais maintenant elles s’attaquent à l’art, au plus grand d’entre tous, l’opéra.
Si j’approuve toutes les mises en scènes audacieuses, je ne peux approuver que
l’on joue Carmen en utilisant un texte différent qui trahit la psychologie des
personnages. Et c’est pourtant ce que Florence (Italie) s’apprête à faire.
Alors que depuis 143 ans, Carmen meurt sur scène – pratiquement tous les soirs
- poignardée par son pitoyable amant jaloux, à partir du 7 janvier et pour
répondre aux truies excitées, c’est elle qui va tuer ce pauvre José qui n’a
jamais fait de mal à une mouche. En croyant répondre à une révolte universelle,
le metteur en scène, ne fait qu’aggraver une situation déjà intenable qui consiste
à faire haïr encore plus profondément les protagonistes de la guerre des sexes.
Soyons sérieux ! Dans la réalité, José – le porc – est un falot lâche,
amoureux de sa mère et de Dieu, gentil, courtois, « bien » élevé,
ennuyeux à mourir. Et il est si con, qu’il « tombe » amoureux de
Carmen – la truie -, alors que Micaela – l’autre truie - la gourde, la vierge,
la bécasse, lui fait la cour sans la lui faire. Carmen est-elle vraiment la
femme libre qui fait son succès. Je ne le crois vraiment pas. Elle est
prisonnière de son sexe qui lui impose de fonctionner en permanence et, elle
est victime d’une perversité légendaire qui lui impose de manipuler les hommes
de tous gabarits. Et c’est pourquoi dans toutes représentations bien
construites, c’est son cul que l’on voit en permanence et non sa vertu. Elle a
suffisamment fait chier ce malade psychique de José pour qu’il lui plante son
poignard dans le ventre avant que le rideau ne tombe. Et ce n’est que
justice ! Alors, changer la fin en faisant croire que Carmen est la
victime est une hérésie et une provocation de la mémoire de Bizet et de Mérimée.
A Florence, qui harcèle ? Le porc ou la truie ? Inverser la situation
ne pourra amener l’impossible réconciliation. Et puis dans ces affaires de
relations minables entre sexes, je laisse la parole à Freud qui l'a dit
clairement. Dans une situation perverse dans un couple – et c’est le cas
dans 99% - le bourreau et sa victime
sont coupables à 100% chacun. Et ce n’est pas l’acte de violation envers l’opéra
de Bizet qui va changer la face du monde !
Un opéra va être violé le 7 janvier… Au secours !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire