à reculons • « madame bovary » est traînée en justice


Illustration of Madame Bovary 
par Alfred de Richemont (1857-1911)


Paris, 18 avril 1857

Depuis ce matin, on s’arrache les 6 000 exemplaires de l’ouvrage de Gustave Flaubert. L’auteur n’aurait pu rêver meilleur publicité : l’ouverture de son procès le 24 janvier et son acquittement le 7 février ont donné à son roman, Madame Bovary, un parfum de scandale qui excite l’intérêt du public. Chacun veut connaître les déboires de cette provinciale adultère et frissonner à la lecture de son empoisonnement. Cet excès est dû au génie de l’écrivain, mais il faut souligner aussi le courage d’un jeune éditeur, Michel Lévy, qui, malgré les menaces de procès, a pris le risque de signer avec Flaubert un contrat de publication, dans sa prestigieuse « Collection à 1 franc ».

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